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Déclaration d’indépendance de l’artisan face au commerce

  • Writer: designrcroixrousse
    designrcroixrousse
  • Nov 8
  • 2 min read

Updated: 3 days ago

Rochet Fabien
Rochet Fabien

Article de loi n°1 — Du geste au sens


Préambule


Après vingt et une années au service de la couleur, du cheveu et du vivant,

j’ai compris que le commerce et l’artisanat ne poursuivent pas la même vérité.

Le premier vend une promesse.

Le second la tient.



Article 1 — De la valeur du geste



L’artisan ne vend pas un produit, il transmet un savoir, une attention et une intention.

Son prix n’est pas celui du temps passé, mais celui de la justesse du geste et de la conscience du résultat.

Là où le commercial calcule, l’artisan ajuste.



Article 2 — De la matière et du vivant



Le cheveu n’est pas une marchandise.

C’est une matière vivante, traversée d’histoires, de stress, de saisons et d’émotions.

Le respect de cette matière fonde la noblesse du métier.

La diluer pour vendre plus, c’est la trahir.



Article 3 — Du rôle du professionnel



Le coloriste conscient ne “fait pas” une couleur : il révèle une identité.

Il observe la peau, la lumière, le mouvement, et cherche l’harmonie plutôt que l’effet.

Il ne flatte pas, il éclaire.

Il n’impose pas, il accompagne.



Article 4 — De la responsabilité morale



Celui qui manipule la beauté a un devoir d’honnêteté.

Aucune publicité, aucun packaging ne doit altérer la vérité du soin.

Chaque conseil doit naître d’une conviction, non d’un contrat.

Le professionnel est libre lorsqu’il choisit la cohérence avant la marge.



Article 5 — Du retour à l’essentiel



L’artisanat, c’est la lenteur réhabilitée.

C’est le refus du “vite fait” et du “trop”.

C’est l’amour du travail bien fait, du cheveu respecté, du client écouté.

C’est la promesse que la beauté ne sera jamais un produit de série.



Article 6 — De la transmission



L’artisan n’a pas peur d’enseigner : il sait que le savoir partagé multiplie la valeur.

Son autorité ne vient pas du secret, mais de la profondeur.

Former, c’est prolonger son art dans la main de l’autre.


Disposition finale



Je déclare que l’artisan n’est pas un vendeur,

mais un passeur du vrai.

Et que ma mission, aujourd’hui, est de faire de chaque couleur un acte de conscience.


Fabien Rochet — Coloriste, artisan de la lumière et du vivant.

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